Pál Gerzson a enseigné durant des décennies, d’abord à l’Ecole supérieure des arts appliqués à Budapest entre 1960 et 1974, puis à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts entre 1974 et 1996.  Beaucoup de ses élèves sont aujourd’hui des artistes reconnus.

« Pál Gerzson était mon maître, un jeune homme sévère et cohérent, d’une parole claire et intelligente, nous, ses étudiants, étions fiers d’apprendre de lui. »  Pál Antal, graphiste

« Il n’était pas loquace, c’est vrai. Il nous corrigeait avec peu de mots pour aller toujours à l’essentiel. »  Márta Göbölyös, artiste textile

« Puis il prononça quelques phrases simples à méditer. Essayez de dessiner comme si vous n’aviez que 5 minutes. Tout observer, bien, mais ne laisser apparaître sur le papier que les éléments essentiels. »  Csaba Ásztai, artiste peintre

« Chaque été, on passait un mois à Szigliget où la beauté du paysage nous enchantait. L’esprit alors se libérait et l’imagination cascadait jusqu’au Balaton. »  Magda Vágó, artiste peintre

« Notre maître nous exhortait à l’intégrité professionnelle et à beaucoup d’humilité lorsque nous avions un pinceau frétillant entre les doigts et la ferveur à tête chercheuse, nous ouvrions nos yeux et notre âme. »  Csaba Szegedi, artiste peintre

« Il a porté notre attention sur la richesse et la beauté de la tradition picturale et de la culture humaine en général. »  Erzsébet Egri, artiste peintre

« Je comprends aujourd’hui à quel point il était conscient de représenter la substance de son enseignement : il y a des valeurs picturales qui enjambent les époques que nous devons reconquérir, montrer encore et encore, jour après jour, avec talent, un travail assidu et passionné. »  Márton Magyari, artiste peintre

« Le Maître aimait venir travailler tôt. En arrivant, il avait l’habitude d’inviter l’élève lève-tôt à prendre un thé dans son atelier. Ces séances étaient incroyablement instructives. Il parlait de ses propres tableaux. Il évoquait tous les sujets possibles qui l’occupaient, la conception de l’idée de la représentation par l’image, les solutions apportées aux problèmes de composition jusqu’aux moindres détails de technique de peinture. Il parlait des miracles de Szigliget, du peintre Egry, des lumières du paysage de Pannonie. »   Béla Garamvölgyi, artiste peintre

« Son colorisme pourrait être expliqué par le mystère des mélodies qui restent dans la tête et qu’après un concert on fredonne encore. Ce sont les forces évocatrices des couleurs et le système des corrélations multilâmes, justement syntonisées qui créent cet effet artistique aérien et captivant, inaccessible pour beaucoup de monde. »  Gábor Tari, artiste peintre

« Outre les séances de correction fréquentes en atelier, de temps à autre, nous avions la possibilité de monter, au troisième étage, apporter une compilation plus large de nos créations. Ces consultations nous permettaient aussi d’avoir accès en permanence à son atelier, de suivre l’évolution de sa peinture, la naissance, l’avancée de ses tableaux. En sirotant du thé ou du café et – disons-le – enveloppés dans le smog d’une blonde, nous analysions avec lui nos ‘récoltes’ ensuite, après la discussion, nous le quittions, armés de ses enseignements et des valeurs à digérer. »  Ifj. Durkó Zsolt, artiste peintre

« Son discours m’a servi de leçon pour la vie : En quoi un échec et mat serait-il de la faute de l’échiquier ? Dans une situation proche du mat, renverser l’échiquier à la place de produire l’effort est une incommensurable fuite. Si on prend échec et mat, on remet les pions en place et on démarre la revanche. » Tamás Cserna, artiste peintre

« À l’École supérieure, notre formation se déroulait en deux endroits différents, dans notre atelier commun, le no 13 au 2e étage, et dans l’atelier du Maître, l’étage au-dessus. En bas, on discutait des problèmes du quotidien survenus lors de nos études tandis qu’en haut, en sirotant un thé terriblement fort, nous évoquions tous les autres sujets, ainsi que parfois aussi les œuvres du Maître. »  György Bokor, artiste peintre

« Ses corrections étaient toujours de la précision du découpage au laser. Il imageait l’essentiel de ses critiques par des exemples de l’histoire de l’art ou au travers d’œuvres des plus grands peintres. On apprenait beaucoup de lui, comprendre une œuvre, l’essence du raisonnement par l’image. Afin d’appréhender et ingérer ses corrections, il fallait d’abord être capable de surnager dans son érudition. »  András Kecskés, artiste peintre